Alerte sur la situation en Biélorussie

Communiqué de presse  26 mai 2021
Détournement d’avion : le Pen club français dénonce une nouvelle entorse à la liberté d’expression du gouvernement Bélarus.

Le Pen club français  se joint  au  Pen  international et au Pen Belarus pour dénoncer avec la plus extrême vigueur l’acte de piraterie  aérienne  du  gouvernement Bélarus qui a conduit dimanche à l’arrestation   de  Roman Protassevitch, un  journaliste  de 26 ans, et sa compagne Sofia Sapéga. Il exige leur libération immédiate. Ces opposants se trouvaient à bord d’un Boeing de Ryanair reliant Athènes à Vilnius dérouté dimanche sur Minsk après une alerte à la bombe qui s’est révélée mensongère. Ils ont été arrêtés à l’aéroport et le jeune homme est désormais détenu à Minsk, la capitale. M. Protassevitch est un ancien rédacteur en chef de l’influent média d’opposition Nexta. Il risquerait la « peine de mort », que le Bélarus est le dernier pays en Europe à appliquer.

Dans ce contexte, le Pen club français rappelle que de nombreux écrivains ont été emprisonnés ou empêchés pour avoir exprimé leur opposition au régime autocratique d’Alexandre Loukachenko.

Parmi eux, mentionnons :

– Julija Čarniaŭskaja [Yulia Charniauskaya] – universitaire, romancière, dramaturge, membre du PEN de Biélorussie. Elle a été arrêtée le 18 mai et interrogée par les services financiers du département d’État. Elle serait désormais assignée à résidence.

– Ihnat Sidorčyk [Ihnat Sidorchyk], réalisateur, acteur et poète : condamné à trois ans de prison. Ayant fait appel, son verdict est demeuré inchangé.

– Pour sa part, Ksenia Tyrsikava, directrice artistique, a été arrêtée pour avoir participé à la manifestation des femmes du 12 mai dernier. Elle a été condamnée à 15 jours d’arrêts administratifs.

– Par ailleurs Uladzimir Hundar, historien local et activiste, a été condamné à trois ans de prison pour avoir, dit-on, menacé un fonctionnaire détenteur de l’autorité publique

– Enfin mentionnons la mort plus que suspecte de l’historien Vitold Ašurak [Ashurak] le 21 mai à la prison de Škłoŭ, où il purgeait une peine de 5 ans. Les autorités ont évoqué un arrêt cardiaque ; une version que conteste vivement la veuve du militant qui a déclaré que son mari n’avait jamais eu de problèmes de cœur auparavant. Il n’avait pas donné de ces nouvelles depuis fin avril. Vitold Ašurak avait 50 ans. Il espérait être libéré en 2021. Dans ses lettres de prison, il mentionnait que les prisonniers politiques devaient porter une étiquette de couleur jaune sur la poitrine. Voilà qui rappelle les pires ségrégations et souvenirs fascistes.

Le Pen Club français soutient toutes les initiatives politiques et diplomatiques qui pourront et doivent être prises tant à l’échelon européen que mondial. Nul doute qu’une page de l’histoire est tournée, elle requiert impérativement une autre échelle de répliques dissuasives que celles qui ont prévalu durant les dernières décennies.