Guerre en Ukraine, par Cécile OUMHANI

Nous, femmes et hommes épris de paix et de liberté, nous nous indignons de la cruauté des attaques menées contre la population ukrainienne. Solidaires de toutes celles et tous ceux qui les subissent, nous demandons que se taisent les armes.

En quelques heures, le 24 février 2022, la vie de millions de femmes, d’enfants et d’hommes basculait dans l’horreur de bombardements incessants.

Nous souffrons avec eux

alors qu’ils vivent dans la terreur, obligés à tout moment de chercher refuge dans des caves,

alors que maternités, hôpitaux, écoles et jardins d’enfants sont délibérément visés,

alors que des femmes doivent donner naissance à leurs enfants sous des bombes.

Nous refusons que se reproduisent les tragédies qui se sont déroulées à Alep et d’autres villes de Syrie.

Nous refusons que des villes soient rasées comme le fut Grozny.

Nous refusons que revienne la barbarie de ces sièges qui affament, assoiffent et sèment la mort.

Nous refusons que des civils soient séparés des leurs et jetés par centaines de milliers sur les routes de l’exil.

Nous refusons que des enfants doivent chercher seuls leur chemin vers d’autres pays.

Nous refusons que des humains doivent pleurer parfois leur famille entière.

Nous demandons que cessent ces atrocités. Tout doit être mis en œuvre pour que la population ukrainienne retrouve la paix.

Nous nous inquiétons de l’onde de choc de cette guerre. Ce que l’humanité n’a pas su arrêter à Grozny, puis en Syrie, se déchaîne aujourd’hui en Ukraine et se déchaînera ailleurs demain.

Il n’y a pas plusieurs humanités, dont certaines mériteraient plus que d’autres qu’on leur vienne en aide.

Il n’y en a qu’une seule.

Chacune et chacun de nous en fait partie.

Chacune et chacun de nous a droit à sa part de rêve.

Chacune et chacun de nous a droit à sa part de lumière.

Chacune et chacun de nous a droit de vivre en paix.

En plein 21e siècle, habitantes et habitants d’une planète dont la survie est menacée, aurons-nous le temps d’en finir avec la barbarie et les rhétoriques de guerre de dictateurs ivres de pouvoir

qui interdisent qu’on prononce le mot guerre

qui arrêtent les enfants quand ils osent dire non à la guerre avec leur mère

qui traitent les vies humaines comme poussières sans importance

Aurons-nous le temps ?

Cécile OUMHANI

VOIR aussi le dossier de Cécile OUMHANI publié dans le Nouvel Obs le 29 mars 2022 sur le journaliste et écrivain Aleksei BOBROVNIKOV qui a quitté l’Allemagne pour se battre dans son pays.