Le comité France de soutien à Maâti Monjib nous a transmis ce communiqué concernant Omar Radi


Ce 27 avril, le journaliste Omar Radi est de nouveau convoqué devant le tribunal de Casablanca dans le cadre de son procès politique déguisé en procès de droit commun. En effet, parce qu’il mène des enquêtes journalistiques dérangeantes, il est accusé d’atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État, espionnage, viol et attentat à la pudeur. Son confrère Imad Stitou est accusé de complicité de viol et attentat à la pudeur. Omar Radi, arrêté le 29 juillet 2020, et son confrère Soulaiman Raissouni, arrêté le 22 mai 2020, sont détenus arbitrairement, sans moyens véritables de se défendre, et à l’isolement. À cela, s’ajoute, comme cela semble maintenant inscrit dans la méthode des services sécuritaires, le report systématique des audiences de leur procès, comme une épée de Damoclès sur leur tête et celle de leurs familles pour accroître encore leur souffrance et l’injustice qui les frappe !À ce jour, Soulaiman entre dans son vingtième jour de grève de la faim et Omar dans son dix-neuvième jour alors que leur état de santé, en raison de maladies chroniques, n’est même pas compatible avec un emprisonnement ! Leur vie est véritablement en danger et nous tenons le pouvoir marocain pour responsable de leur état de santé dégradé. Cette grève de la faim est leur dernière arme pour exprimer leur désespoir d’être privés de leurs droits. Ils ont en effet demandé plusieurs fois en vain leur remise en liberté pour préparer leur défense et comparaître libres devant une justice indépendante. Pire dans leur situation d’emprisonnement : aux détenus politiques – même si officiellement, il n’y en a pas, au Maroc -, on propose au moment de leur incarcération soit de partager la cellule de nombreux droits communs soit d’avoir une cellule individuelle. Tous choisissent cette dernière option et se retrouvent, pour la plupart à l’isolement total dans une aile de la prison : ils ne peuvent même pas être en « récréation » avec quiconque ! Ils ne voient personne de toute la journée, hormis tel ou tel gardien, ce qui s’apparente aux mauvais traitements ou torture déclinés dans l’article V de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Nous n’oublions pas non plus Chafik El Omrani, blogueur condamné à trois mois de prison et en grève de la faim depuis son arrestation, soit plus de 75 jours !En vertu de ces violations flagrantes des droits humains et y compris de la Constitution marocaine, nous continuons d’exiger la libération immédiate et sans conditions d’Omar Radi et Soulaiman Raissouni comme de tous les prisonniers politiques et d’opinion au Maroc.
Le comité France de soutien à Maâti Monjib, 27 avril 2021