Solidarité avec les Afghans épris de liberté

Après la prise de Kaboul, les Talibans ont conquis la totalité de l’Afghanistan et une terrible dictature islamiste s’installe. Personne ne devrait se faire d’illusions : ils ont eux-mêmes déclaré : « Nous sommes les mêmes qu’avant avec la même idéologie …. » D’ores et déjà la terreur s’est emparée d’une majorité de la population. Bien évidemment, la situation des femmes est au premier rang de nos préoccupations ; certaines tentent publiquement de manifester pour le maintien de leurs libertés essentielles. Malgré des déclarations qui se veulent rassurantes, le nouveau pouvoir risque de les contraindre à vivre sous burqa, symbole de la domination masculine et signe de leur statut infériorisé. Les talibans vont-ils – comme ils l’affirment – laisser ouvertes les écoles de filles et permettre aux femmes de continuer à exercer toutes les professions ? Lorsqu’ils dominaient l’Afghanistan, à la fin des années 90, ils avaient fait de telles promesses démenties ensuite par la réalité. Une chape de plomb religieuse s’abat sur le pays et toute opposition est déclarée impie, menacée de mort et condamnée à la clandestinité.

Dans ce contexte, marqué par la déroute des forces occidentales qui maintenaient à bout de bras un gouvernement faible et corrompu, les principaux responsables des pays occidentaux se sont d’abord préoccupés de penser à multiplier les barrières à l’immigration… De nombreux Afghans, qui ne voient pas d’autre issue de survie, se pressent vers un exil trop souvent sans perspective. Les obstacles à l’obtention de visas français opposés à ces émigrants nous scandalisent : Si Emmanuel Macron a promis de rapatrier au mieux nos concitoyens et les Afghans qui ont vécu et travaillé à leurs côtés, il s’est d’abord inquiété de la force de la vague migratoire à venir. Depuis l’arrivée au pouvoir des forces talibanes en Afghanistan, la France comme de nombreux États redoute une accentuation des activités terroristes à l’échelle régionale et mondiale, en raison notamment des liens qui unissent les Talibans à l’organisation Al Qaïda. Sans compter sur la prégnance du fantasme de l’invasion de migrants qu’aucune réalité ne confirme.

Le Pen club français veut attirer l’attention sur le sort de la liberté d’expression et de création en Afghanistan. Des dizaines d’intellectuels et d’artistes fuient un pays où les créateurs sont pourchassés, arrêtés et risquent la torture et la mort. La France doit assumer sa belle vocation de pays des droits de l’homme et créer le plus rapidement possible les conditions d’un accueil digne de ceux qui fuient persécutions et harcèlements islamistes. Très concrètement, nous souhaitons que l’administration française applique rigoureusement la convention de Genève sur l’asile et nous proposons que soient recensés les foyers qui accepteraient d’accueillir dignement ces Afghans victimes de l’obscurantisme ; ils doivent avoir droit de cité en France.

Antoine Spire et le comité du Pen club français

Article publié dans ActuaLitté :

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